Tout citoyen congolais a droit au conseil !

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jac
Published on: 10 September 2008

 

 

Il est clair que selon la constitution congolaise que tous les citoyens congolais sont égaux en droits. Ainsi, toute personne a le droit de recevoir les informations sur les pratiques sexuelles à moindre risque, la prévention et le traitement des infections sexuellement transmissibles (IST), la prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME), conseil après le test et la prise en charge en cas de résultats positifs. L’information et le conseil donné avant le test sont capitaux.

 

Conseiller les personnes avant, pendant et après le testd e dépistage du VIH, fait partie du quotidien de Parfait Bitsindou, psychologue au Centre de Traitement Ambulatoire de Brazzaville au Congo. Le centre de traitement ambulatoire (CTA) est le premier centre de traitement pour les personnes infectées par le VIH du Congo qui avait été mis en place par la Croix-Rouge Française.

 

Ce psychologue nous parle des questions relatives au soutien psychologique des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) au Congo dans une interview réalisée par Roméo Mbengou, Assistant aux projets d’AZUR Développement.

 

Pouvez-vous nous donner les raisons pour lesquels les PVVIH ont besoin de soutien psychologique?

 

Parfait Bitsindou : la maladie est souvent  source de souffrances physiques  mais aussi psychologiques qui sont par exemple l’angoisse de la mort imminente, la perte des repères, l’altération du visage et la difficulté à communiquer avec les proches. Tous ces  facteurs peuvent déstabiliser le patient et le rendre psychiquement vulnérable.

 

Y a-t-il des moments particuliers pendant lesquels la personne a besoin du soutien ?

 

Parfait Bitsindou : lorsqu’on lui annonce sa séropositivité, le patient se retrouve face à un nouvel environnement et à de nouvelles priorités. Plusieurs moments peuvent être difficiles à gérer : d’abord l’annonce de la séropositivité en elle-même, ensuite, la phase de traitement, la stigmatisation en milieu familial ou professionnel, et enfin, le rejet et la discrimination. A ces instants, le patient  a réellement besoin de soutien.

 

Quel est votre rôle au Centre en tant que psychologue ?

 

Parfait Bitsindou : en tant que psychologue, nous jouons un rôle d’écoute et de soutien. Nous permettons au patient de mieux exprimer sa souffrance afin de mettre en œuvre les moyens destinés à l’aider. En effet, la prise en charge psychologique vise à soutenir, informer et assister pour induire un changement. Nous recevons tout le monde au Centre de Traitement Ambulatoire, généralement, les femmes sont plus nombreuses ; mais il y a également des hommes et des enfants. Actuellement, Il y a 138 d’enfants suivis par le Centre de Traitement Ambulatoire.

 

Qu’est-ce qui peut occasionner des crises chez les PVVIH ?

 

Parfait Bitsindou : ces crises se caractérisent par le sentiment d’être vulnérable, de se trouver dans une situation sans issue et d’être livré corps et âme à la maladie. Les crises font toujours très peur, parce qu’on pense que  rien n’est plus comme avant. Une forte crise peut faire  perdre toute perspective d’avenir. On a l’impression que tous les rêves s’envolent.

 

Les pressions psychologiques persistantes et le stress peuvent avoir des effets différents sur le plan corporel et sur l’équilibre psychique. D’une part, ils peuvent causer des problèmes de santé physique ou aggraver des douleurs existantes. D’autre part, ils peuvent entraîner des symptômes psychosomatiques. Tous les deux peuvent avoir des répercussions sur le système immunitaire d’où la nécessité du soutien pour éviter tous ces problèmes.

 

Pensez-vous que le soutien psychologique suffit pour remonter le malade ?

 

Parfait Bitsindou : il est vrai que par rapport à notre expérience, nous avons pu soutenir beaucoup de malades. Cependant, il est important de reconnaître que seul le soutien psychologique ne peut suffire. Il faut par ailleurs, une prise en charge sociale, nutritionnelle et juridique. Parce que les malades sont souvent quotidiennement lésés dans leurs droits. Ainsi, une bonne sécurité juridique et judiciaire réconforterait mieux les malades.

 

Quel est votre dernier mot pour nos lecteurs ?

 

Parfait Bitsindou : il faut juste souligner l’importance du soutien psychologique pour les personnes infectées ou affectées par le VIH ; car elles font face aux nouvelles réalités. L’expérience est que nous avons pu remonter plusieurs personnes et aider celles qui dans leurs familles ou institutions avaient des problèmes à travers les médiations  familiales ou institutionnelles.